Vous avez dit ruissellement ?
Vincent Edin est journaliste indépendant et essayiste. Il vient d’écrire Sauver l’information de l’emprise des milliardaires, avec Olivier Legrain, aux éditions Payot.

L’INSEE nous apprend l’injustice folle de 8 années de Macronie : après les différentes réformes fiscales, l’impôt sur les sociétés des grandes entreprises a baissé de plus de 5 points, celui des ETI de 3 points, des PME de 2 points. Plus t’es gros, plus on t’aide. Celui des micro-entrepreneurs a augmenté….
Alors qu’on hurle que le bateau France prend l’eau, on ne regarde pas les bons trous dans la coque : le seul ruissellement réellement observable, c’est celui des finances publiques vers les poches des 500 familles, des grands groupes, des milliardaires. Inexistante dans les années 80, leur fortune a grimpé en flèche à mesure que les impôts baissaient…
Aucun argument en faveur de cette politique ne se révèle dans les faits : ils ne créent plus aucun emploi en France depuis des années, les aides sont uniquement du chantage à la fermeture. Ils ne payent donc quasiment pas d’impôts, ce qui ne les empêche pas, dans le même temps, d’optimiser et de frauder pour assouvir leurs pulsions avaricières. Enfin, comme le montrent Anne-Laure Delatte et Gabriel Zucman, les taxer fortement ne ferait fuir personne, Arnault et Stérin sont déjà belges et pour la grosse majorité, ils payeraient et renfloueraient les communs exsangues.
Si vous connaissez des personnes qui relayent l’inepte et populiste campagne « c’est Nicolas qui paye » faisant croire que la pression fiscale française est la faute des retraités, des bénéficiaires des minima sociaux et des étrangers, dites-leur bien que nous payons (je me mets dans le lot de ceux qui contribuent beaucoup) trop par rapport au service à cause des ultra-riches. Et l’INSEE n’est pas une officine trotskyste, hein…