Plus de 400 athlètes interpellent le CIO sur l’écologie
Confrontés aux impacts grandissants du changement climatique sur leur pratique, plus de 400 athlètes ont interpellé au printemps le nouveau président du CIO pour que l’écologie devienne une priorité incontournable.

Kirsty Coventry ©Martin Rulsch, Wikimedia Commons
En mars 2025, le Comité International Olympique (CIO) a ouvert un nouveau chapitre en élisant la Zimbabwéenne Kirsty Coventry comme successeure de Thomas Bach. Quelques jours avant ce vote, 406 sportifs représentant 89 pays et 51 disciplines avaient publié une lettre ouverte. Leur appel : placer la lutte contre le dérèglement climatique au cœur de l’action olympique.
Parmi les signataires, huit Français : la lanceuse de disque Melina Robert-Michon, la skieuse acrobatique Marie Martinod et le snowboardeur Pierre Vaultier, tous médaillés olympiques, mais aussi le rameur Benjamin Lang, le céiste Boris Neveu, la nageuse Myriam Glez, la snowboardeuse Clémence Grimal et le cavalier Denis Mesples.
Les auteurs ne se contentent pas d’un manifeste. Ils ont émis le souhait de rencontrer rapidement la nouvelle présidente du CIO pour travailler autour de quatre priorités : réduire fortement les émissions carbone liées aux Jeux, encourager des pratiques durables dans les villes hôtes, réguler les partenariats avec les acteurs polluants et utiliser la visibilité mondiale du CIO pour porter un plaidoyer environnemental ambitieux. « Ce n’est plus une menace future mais un danger bien réel qui frappe déjà nos disciplines », insistent-ils.
Les exemples ne manquent pas. Les Jeux d’hiver apparaissent comme les plus exposés : Pékin 2022 s’était déroulé intégralement sur neige artificielle, et la même situation pourrait se reproduire en 2030 dans les Alpes françaises, où l’enneigement naturel devient de plus en plus rare sous 2000 mètres. Mais les Jeux d’été sont également fragilisés : les incendies en Californie à l’été 2025, trois ans avant Los Angeles 2028, ont rappelé la vulnérabilité des compétitions face aux catastrophes climatiques.
Canicules, pluies extrêmes, pics de pollution ou risques sanitaires liés à la chaleur : ces menaces pèsent déjà sur les sportifs et risquent de s’intensifier. Modifications de calendrier, reports ou annulations d’épreuves en témoignent. Le sport mondial est contraint de repenser son organisation. Pour les signataires, le mouvement sportif doit être moteur de la transition écologique, à la fois pour son influence unique et pour préserver son avenir. Paris 2024 avait ouvert la voie avec des engagements environnementaux, mais les athlètes appellent désormais à des mesures beaucoup plus ambitieuses. Leur message résonne : la devise olympique « Plus vite, plus haut, plus fort – ensemble » n’a jamais été aussi essentielle pour relever le défi climatique. »